Tuesday, September 23, 2014

Call for Papers: Public Ethics after Humanism




 
Public ethics after humanism

 

 

Call for papers

 

During the twentieth century, a number of thinkers positioned themselves against the humanist tendency which reigned in philosophy and the human sciences. Their “antihumanism” was not a return to traditional, pre-humanist values, nor did not pit them against the human per se – far from it. Rather, they took issue with the methodological elevation of “man” to the organizing, centring principle of science and ethics. It is precisely for the human good, they argued, that we must decentre “man” and concentrate on what enmeshes and sustains the human; that is to say, we must shift our methodological orientation to the environment, to our relationships with other living beings (nonhuman animals, for example), and to that through which and by which we live (the various “structures” supportive of human lifeworlds, such as languages, cultures and economies). The structuralism of Lévi-Strauss and Althusser, and the (post)structuralism of Foucault, Lacan, Derrida, Lyotard, Nancy and others attempted to effect this “antihumanist” decentring, underscoring that such a gesture is necessary for human survival in our (post)modern condition. When, at the end of his book Les mots et les choses, Foucault declared the death of “man”, he had in mind the human as privileged object of the social sciences, calling for a new science that would truly do justice to the human beings that we are.

 

In connection with ethics, this post-humanist current was above all critical of moralization, the ethical attitude which concentrates on the goodness of the moral agent as opposed to concrete struggles against evil. Taking up Hegel’s critique of the beautiful soul, the antihumanists defended the thesis according to which the good does not find its seat in the human itself, but rather in what human beings accomplish. Think here of Levinas, for whom a truly ethical action is “for the other” and, consequently, at the expense of the ego (or, as he puts it, the Economy of the Same). 

 

Does this antihumanist tradition of the twentieth century still claim an influence and an importance for contemporary ethical thinking? And if so, what are the implications of this tradition for concrete problems in the domain of public ethics?

 

The conference “Antihumanism and Public Ethics” will take place March 5, 2015 and is organized by the Research Centre in Public Ethics and Governance. The conference will be held at Saint Paul University (Ottawa, Canada) on Friday March 5th, 2015. The organizers invite papers on any topic connecting the themes of antihumanism and public ethics, including but not limited to: structuralism; post-structuralism; gender, sexual difference and humanism; race and humanism; psychoanalysis; Peter Singer, “personism” and the erosion of the sanctity of life ethic; biocentrism and deep ecology; critical animal studies; Alain Badiou and contemporary antihumanism; the future of human rights. 

The deadline for submissions is December 15, 2014. Please provide a one-page abstract of your proposed talk.

 

 

Prof. Dr. Marc De Kesel – mdekesel@ustpaul.ca

Prof. Dr. Matthew R. McLennan – mmclennan@ustpaul.ca

 



 

Après l’humanisme : l’enjeu de l’éthique publique

 

 

appel à contributions

 

Au cours du vingtième siècle, plusieurs penseurs ont pris position contre la tendance ‘humaniste’ qui à l’époque régnait dans la philosophie et les sciences de l’homme. Cette réserve critique vis-à-vis de l’humanisme n’implique nullement une position contre l’homme en tant que tel, loin de là, mais ces penseurs critiquaient, dans l’approche de la réalité humaine, l’accent méthodique trop étroit sur l’homme même. C’est pour le bien de l’humain, ils argumentaient, qu’il faut centrer cet accent humaniste et se concentrer sur ce qui est autour de l’homme : sur son environnement, sur les autres vivants avec qui il vit (les animaux par exemple) et sur ce par quoi il vit (sa condition linguistique, les ‘structures’ qui le supportent, ses économies).  Le structuralisme  de Lévi-Strauss et d’Althusser, le (post)structuralisme de Foucault, Lacan, Derrida, Lyotard, Nancy et d’autres ont essayé de réaliser cette décentration ‘anti-humaniste’, tout en accentuant qu’elle est un geste nécessaire pour sauver l’humain dans le contexte de notre condition (post)moderne. Lorsqu’à la fin de son livre Les mots et les choses, Foucault déclare ‘l’homme’ mort, il vise l’homme comme objet des sciences humaines, appelant ainsi à une nouvelle science qui approche les humains que nous sommes avec plus de véracité et de justesse.

 

Sur le plan éthique, ce courant critique envers l’humanisme prend surtout position contre la moralisation, c’est-à-dire contre l’attitude éthique qui se concentre sur la bonté de l’agent moral à l’instar d’une attention sur le mal réel contre lequel il faut lutter. Tout en répétant la critique hégélienne de la belle âme, ils défendent la thèse que le bien n’a pas son siège dans l’homme lui-même, mais dans ce qu’il réalise de bien dans les faits. Pensez à Lévinas selon qui une action vraiment éthique est ‘pour l’autre’ et par conséquent, fait l’économie du moi ou, comme il le dit, l’économie du Même.

 

Cette tradition antihumaniste du vingtième siècle, a-t-elle encore une influence et une importance dans la pensée éthique contemporaine. Et si oui, quel est l’impact sur les questions et les problèmes qui s’imposent dans le domaine de l’éthique publique ?

 

Voilà le thème de la  conférence « Après l’humanisme : l’enjeu de l’éthique publique » organisée par le Centre de recherche en éthique publique et gouvernance. La conférence se tiendra à l’Université Saint-Paul (Ottawa, Canada) le vendredi 5 mars 2015. Les organisateurs invitent les contributions sur des sujets abordant la problématique de l’éthique publique après l’humanisme, incluant des thèmes comme : le structuralisme; le poststructuralisme; le genre, la différence sexuelle et l’humanisme; race et humanisme; la psychanalyse; Peter Singer, le « personism » et l’érosion de l’éthique de la sainteté de la vie humaine; le biocentrisme et l’écologie profonde; « critical animal studies »; Alain Badiou et l’antihumanisme contemporain; l’avenir des droits humains.

La date limite pour le résumé de communication d’une page est le 15 décembre 2014.

 

 

Prof. dr. Marc De Kesel – mdekesel@ustpaul.ca

Prof. dr. Matthew R. McLennan – mmclennan@ustpaul.ca