Public ethics
after humanism
Call for papers
During the
twentieth century, a number of thinkers positioned themselves against the
humanist tendency which reigned in philosophy and the human sciences. Their
“antihumanism” was not a return to traditional, pre-humanist values, nor did
not pit them against the human per se – far from it. Rather, they took issue
with the methodological elevation of “man” to the organizing, centring
principle of science and ethics. It is precisely for the human good, they
argued, that we must decentre “man” and
concentrate on what enmeshes and sustains
the human; that is to say, we must shift our methodological orientation to
the environment, to our relationships with other living beings (nonhuman
animals, for example), and to that through which and by which we live (the
various “structures” supportive of human lifeworlds, such as languages,
cultures and economies). The structuralism of Lévi-Strauss and Althusser, and
the (post)structuralism of Foucault, Lacan, Derrida, Lyotard, Nancy and others
attempted to effect this “antihumanist” decentring, underscoring that such a
gesture is necessary for human survival in our (post)modern condition. When, at
the end of his book Les mots et les choses, Foucault declared the death
of “man”, he had in mind the human as privileged object of the social sciences,
calling for a new science that would truly do justice to the human beings that
we are.
In connection with
ethics, this post-humanist current was above all critical of moralization, the ethical attitude which
concentrates on the goodness of the moral agent as opposed to concrete
struggles against evil. Taking
up Hegel’s critique of the beautiful soul, the antihumanists defended the
thesis according to which the good does not find its seat in the human itself,
but rather in what human beings accomplish. Think here of Levinas, for whom a
truly ethical action is “for the other” and, consequently, at the expense of
the ego (or, as he puts it, the Economy of the Same).
Does this antihumanist
tradition of the twentieth century still claim an influence and an importance
for contemporary ethical thinking? And if so, what are the implications of this
tradition for concrete problems in the domain of public ethics?
The conference “Antihumanism
and Public Ethics” will take place March 5, 2015 and is organized by the Research
Centre in Public Ethics and Governance. The conference will be held at Saint
Paul University (Ottawa , Canada )
on Friday March 5th, 2015. The organizers invite papers on any topic
connecting the themes of antihumanism and public ethics, including but not
limited to: structuralism; post-structuralism; gender, sexual difference and
humanism; race and humanism; psychoanalysis; Peter Singer, “personism” and the
erosion of the sanctity of life ethic; biocentrism and deep ecology; critical
animal studies; Alain Badiou and contemporary antihumanism; the future of human
rights.
The
deadline for submissions is December 15,
2014. Please provide a one-page abstract of your proposed talk.
Après l’humanisme : l’enjeu de
l’éthique publique
appel à contributions
Au cours du vingtième siècle, plusieurs
penseurs ont pris position contre la tendance ‘humaniste’ qui à l’époque
régnait dans la philosophie et les sciences de l’homme. Cette réserve critique vis-à-vis
de l’humanisme n’implique nullement une position contre l’homme en tant que
tel, loin de là, mais ces penseurs critiquaient, dans l’approche de la réalité
humaine, l’accent méthodique trop étroit sur l’homme même. C’est pour le bien
de l’humain, ils argumentaient, qu’il faut décentrer cet accent
humaniste et se concentrer sur ce qui est autour de l’homme : sur
son environnement, sur les autres vivants avec qui il vit (les animaux par
exemple) et sur ce par quoi il vit (sa condition linguistique, les ‘structures’
qui le supportent, ses économies). Le
structuralisme de Lévi-Strauss et
d’Althusser, le (post)structuralisme de Foucault, Lacan, Derrida, Lyotard,
Nancy et d’autres ont essayé de réaliser cette décentration ‘anti-humaniste’,
tout en accentuant qu’elle est un geste nécessaire pour sauver l’humain dans le
contexte de notre condition (post)moderne. Lorsqu’à la fin de son livre Les
mots et les choses, Foucault déclare ‘l’homme’ mort, il vise l’homme comme
objet des sciences humaines, appelant ainsi à une nouvelle science qui approche
les humains que nous sommes avec plus de véracité et de justesse.
Sur le plan éthique, ce courant critique
envers l’humanisme prend surtout position contre la moralisation,
c’est-à-dire contre l’attitude éthique qui se concentre sur la bonté de l’agent
moral à l’instar d’une attention sur le mal réel contre lequel il faut lutter.
Tout en répétant la critique hégélienne de la belle âme, ils défendent
la thèse que le bien n’a pas son siège dans l’homme lui-même, mais dans ce
qu’il réalise de bien dans les faits. Pensez à Lévinas selon qui une action
vraiment éthique est ‘pour l’autre’ et par conséquent, fait l’économie
du moi ou, comme il le dit, l’économie du Même.
Cette tradition antihumaniste du vingtième
siècle, a-t-elle encore une influence et une importance dans la pensée éthique
contemporaine. Et si oui, quel est l’impact sur les questions et les problèmes
qui s’imposent dans le domaine de l’éthique publique ?
Voilà le thème de la conférence « Après l’humanisme : l’enjeu de l’éthique
publique » organisée par le Centre de recherche en éthique publique et gouvernance. La
conférence se tiendra à l’Université
Saint-Paul (Ottawa, Canada) le vendredi 5 mars 2015. Les organisateurs invitent les
contributions sur des sujets abordant la problématique de l’éthique publique
après l’humanisme, incluant des thèmes comme : le structuralisme; le
poststructuralisme; le genre, la différence sexuelle et l’humanisme; race et
humanisme; la psychanalyse; Peter Singer, le « personism » et l’érosion de l’éthique de la sainteté de la vie
humaine; le biocentrisme et l’écologie profonde; « critical animal studies »; Alain
Badiou et l’antihumanisme contemporain; l’avenir des droits humains.
La date
limite pour le résumé de communication d’une page est le 15 décembre 2014.
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